segoula

189 – Octobre 2015 – Nos juges

Kountrass

Instille la crainte devant Toi…

La question est lancinante : nous prions durant les fêtes austères pour que la Gloire divine Se révèle sur tous ceux qui vivent sur terre, afin que « toute personne qui a une âme en son corps reconnaisse que D’, l’Eternel des Juifs, est Roi, et Sa royauté domine tous les éléments du monde », et décrivons alors la joie qui se répandra dans le monde quand cela se réalisera, sur Sa terre, dans Sa ville, parmi les justes et les hommes droits. Mais pourquoi est-ce précisément dans la troisième bénédiction que cette prière est exprimée ? Elle eut pu trouver sa place de manière plus normale dans la bénédiction médiane, celle consacrée à la narration de la nature de ces journées que nous vivons alors. Cette troisième bénédiction est consacrée à une notion particulière : celle de la sainteté de l’Eternel, qui dépasse totalement les contingences du monde. La Qedoucha. On y dit d’ailleurs, à la répétition de la ‘Amida, la « Qedoucha », décrivant, suivant des versets des Prophètes, la sainteté trois fois répétée de l’Eternel, Qui remplit le monde – bien qu’en un second temps, nous déclarons avoir perdu la capacité de situer cette qualité divine, car nous ne sommes pas en mesure de la retrouver dans le cadre limité qui est le nôtre, celui fort restreint du monde matériel. Même les anges en sont là, car, eux aussi, malgré leur absolue finesse spirituelle, ne sont que des créatures, et ne peuvent pas, par définition, arriver à découvrir la « place » de l’Eternel. Il n’a pas de « place ». Il nous semble que la réponse est la suivante : il n’y a pas de qualité plus élevée et plus forte que celle de la sainteté, de la Qedoucha. Elle correspond à une élévation totale au dessus de toutes les contingences matérielles, avec tout ce que le monde peut tenter de nous proposer, dans tous les domaines par lesquels il veut nous attirer vers le bas. L’Eternel est situé de manière absolue au-dessus de tout cela, et ne peut en aucune manière être concerné par les petitesses et les médiocrités du monde. Or réfléchissons un instant : où nous situons-nous sur cette échelle ? Pouvons-nous affirmer qu’en aucune manière le monde et ses plaisirs ne nous attirent ? Bien rares sont les gens parvenus à un tel niveau… Toutefois, un Juif est conscient de l’importance d’une telle conception : le monde est vil, ce qui peut nous attirer vers lui n’est que passions temporaires et déchéance, et nous passons notre vie à tenter de nous en écarter.

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