133 – Octobre 2009 – La bonté dimension fondamentale du judaisme

Le bonté du peuple juif

La bonté dans le peuple juif – pourquoi aborder un tel sujet? Nul doute que l’époque actuelle nous y con­traint.
Tout d’abord, nous sortons d’une période de trois se­maines, durant lesquels la haine gratuite qui régnait entre les Juifs eut pour conséquence la destruction du Temple – attitude que nous n’avons pas encore réussi à dépasser, puisque le Temple n’est toujours pas re­construit. En conséquence, une réflexion sur ce que devraient être les relations humaines nous semblait bienvenue.
De plus, nous nous approchons de Eloul : n’est-ce pas le moment où nous devons abandonner la routine et revenir vers l’Eternel, avant les jours de jugement de Tichri qui s’approchent à grands pas ? Dans cet esprit également, une telle réflexion trouvait tout na­turellement sa place.
Mais à dire vrai, une troisième pensée, dictée par l’opinion du monde à notre égard, nous a poussés à concevoir le présent dossier : de plus en plus, de par­tout s’élèvent des critiques sur la « cruauté » des Juifs envers leurs voisins. Il nous semblait donc intéres­sant de prouver, à partir de nos sources, combien au contraire la générosité, l’humilité et l’aide à autrui font partie de nos valeurs les plus profondes. A l’inverse, quand dans l’histoire, lorsqu’une tribu étrangère au peuple juif – ayant réussi à s’infiltrer parmi nous – fit preuve d’une absence totale de bonté, le roi David n’hésita pas à repousser ses membres sans pitié. Peut-être ne convaincrons-nous pas le grand public par la parution de ces quelques articles, mais nous désirons au moins remonter le moral de nos frères en leur montrant que, quoi qu’on en dise, les valeurs qui sont les nôtres restent celles de l’amour d’autrui et du respect de la personne.
Toute personne au courant de la conduite des Juifs, les plus éloignés soient-ils de la tradition juive, sait quels efforts déploya Israël durant les guerres et con­flits de ces dernières décennies – qui lui furent tous imposés – pour éviter des massacres inutiles, au ris­que de voir des soldats juifs périr pour cela !

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Peut-être est-ce l’occasion de rapporter ici une anec­dote remarquable : un commando, envoyé en Tunisie, avait pour tâche d’abattre un terroriste important, lié à l’entourage d’Arafat. Naturellement, ces hommes agirent avec la plus grande discrétion. Lorsqu’on cher­cha, en Israël, à savoir qui étaient les commanditaires de cette opération, une personne de cœur dit alors : « Comment peut-on avoir le moindre doute quant à l’identité de ces gens ? Regardez : ils ont demandé d’abord à la femme de ce terroriste et à ses enfants de sortir de la maison, avant de l’exécuter. Qui aurait agi ainsi, si ce n’est des Juifs … ? »
Toutes ces raisons nous ont donc amené à rédiger le présent dossier.
Nous verrons en un premier temps à quel point le sentiment d’amour envers autrui est un élément cen­tral dans notre histoire: Avraham, c’est le ‘hessed, l’altruisme par excellence. Nous verrons à quel point nombreuses sont les mitswoth qui tournent autour de cette valeur, et nous constaterons combien, jusqu’à ce jour, cette vertu est présente dans notre commu­nauté.
Nous étudierons par la suite un chapitre de notre his­toire : il concerne les Guiv’onim (ou Nethinim dans nos sources). Cette peuplade, qui vivait en Terre sainte lors de l’arrivée des enfants d’Israël, fit tout pour se faire accepter au sein du peuple juif. Mais bien plus tard, sous le règne du roi David, un grave incident dé­montra clairement aux yeux de tous que ces hommes avaient conservé leurs traits de caractères initiaux. Le roi David rejettera alors ce peuple, qui, bien qu’ayant vécu parmi nous, était resté attaché à la cruauté et à la vindicte qui leur étaient propres – « valeurs » qui n’ont pas cours dans l’enceinte du peuple juif.
Rav Dessler zatsal ouvrira devant nous les arcanes de la pensée morale du peuple juif : il viendra bien en­tendu nous convaincre qu’il faut être bon, mais son discours repose sur une analyse profonde de la na­ture humaine. Grâce à lui nous comprendrons qu’il n’y a que deux attitudes dans ce monde : prendre ou donner. Prendre est un positionnement entièrement négatif, alors qu’une personne qui sait donner et qui cherche à aider son prochain s’inscrit dans la face positive du monde.
Plusieurs enquêtes nous permettront de découvrir comment la société actuelle pratique l’aide à autrui.
Enfin, en complément d’un précédent numéro con­sacré à la mi/a, nous vous invitons à découvrir un in­téressant article concernant les « Mohelbücher ». Ces carnets – rédigés par d’anciens mohalim – nous ap­portent un témoignage précieux sur la quotidienneté juive au XVlllème siècle.
Nous souhaitons à tous nos lecteurs une bonne lec­ture!

Rav H. Kahn

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