Kalov

208 – Septembre 2017 – Le rav l’a dit….

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226 – Octobre 2019 – Bâtisseurs de sanctuaires

L‘histoire est celle d’une jeune fille d’une petite communauté rurale, qui, au grand dam de sa famille et de son entourage, a quitté le giron familial et la foi de ses ancêtres, pour aller
vivre avec un quidam du village, bien entendu nonjuif ! La communauté était complètement bouleversée. Une délégation se rendit alors chez le rav, pour qu’il tente de la dissuader. C’est ce qu’il fit.
– « Ma fille, lui dit-il, que s’est-il passé ?
– Il faut me comprendre : quand mon père revenait de la shoule aux jours les plus saints de l’année,
il était plein d’inquiétude ! ‘On a prié, on s’est repenti, on a demandé pardon, et qui sait si cela a été
suffisant ?’ Alors que mon mari, avec quelle joie ne revient-il pas de son lieu de prière, et se rend avec
ses amis à la taverne pour boire un coup et exprimer sa satisfaction !
– Ah, je comprends. Mais il faut que tu prennes conscience de la différence entre lui et ton père :
lui est descendant de ‘Essav, ton père de Ya’akov. Ces deux-là, nos ancêtres, ont établi un pacte entre eux : Ya’akov va recevoir le monde futur, et ‘Essav le monde d’ici-bas. Les descendants de ‘Essav profitent
du monde à pleins bras, sans nul doute, dans la joie et dans le plaisir. Ceux de Ya’akov pensent au monde  futur : ce n’est qu’en se questionnant sur leur conduite à avoir dans cette antichambre qu’est le monde d’ici-bas, en vue du monde futur qui les attend, qu’ils peuvent espérer y arriver la tête haute, et à jouir des plaisirs réservés à ceux qui y ont droit ! Si Ya’akov profitait du calme ici-bas, ou si ‘Essav était dans une situation angoissée et nerveuse, cela serait contraire à leur essence et à leur mission sur terre ! »

 

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211 – Janvier 2018 – En souvenir du rav Steinmann zatsal

« Tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira » (Beréchith/Genèse 27,40).

‘Essav, nous l’avons vu dans l’une des parachioth passées, est extrême- ment déçu du fait que son frère, Ya’akov, lui ait volé les bénédictions que Yits’hak voulait lui accorder, lui, son fils préféré, ‘Essav. Déçu ?! Il veut tuer son frère, et cette haine ne diminuera pas avec le temps, puisque 40 ans plus tard, il aura encore tous les ressentiments qu’il éprouva à l’égard de Ya’akov et se dirigera vers lui, entouré de 400 guerriers…

Son père, Yits’hak, lui livre toutefois un message, qui ne cessera d’être vérifié tout au long de notre exil : « Tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira ». Quel en est la teneur ? Nos Sages expliquent (Pesikta zoutarta ad loc) : « Si tu vois que ton frère Ya’akov se débarrasse du joug de la Tora, tu pourras le dominer ». Notre ancêtre Yits’hak établit là une sorte de contrat moral entre les deux groupes, à portée abyssale pour l’avenir du peuple juif : le rôle de Ya’akov dans le monde est de porter le joug de la Tora, d’accomplir les mitsvoth et d’étudier cet héritage qui lui a été accordé au mont Sinaï. Alors, effectivement, il tiendra le haut du pavé – ce qui a été le cas à certaines périodes historiques, dont sous la royauté du roi Che- lomo, ou à d’autres (rares) occasions. Quand, en revanche, il a quitté la droite voie, l’ennemi s’en est pris à lui à chaque reprise. Les prophéties ne cessent de rapporter de tels épisodes, marquant l’histoire du peuple juif de manière inlassable : des périodes de relâchement, suivies par des attaques de nos enne- mis, une reprise en main, souvent grâce à un juge ou à une personne qui sait parler au peuple juif et le ramener dans le droit chemin, ce qui sert à éliminer la menace qui pesait contre nous. C’est le message de la Meguilath Esther, mais on pourra aussi le mettre en évidence tout au long des livres des Prophètes.

Il est du reste intéressant de savoir que nos Sages ont émis un reproche à l’égard de notre ancêtre Yits’hak dans ce domaine, dans leur interprétation du verset d’Isaïe (63,16), « C’est pourtant Toi Qui es notre père, car Abraham ne sait rien de nous, Israël [Ya’akov] ne nous connaît point. Toi, ô Eternel, Tu es notre père, notre sauveur de tout temps : tel est Ton Nom ». Il manque un nom dans cette liste : celui de Yits’hak ! C’est un point intriguant. Nos Sages en concluent : cette éviction provisoire provient du fait que le verset reproche à Yits’hak d’avoir permis (par l’établissement de ce fameux contrat moral) aux descendants d’Essav de décréter des pogroms et des poursuites contre le peuple juif…

 

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210 – Décembre 2017 – Les Tossafistes à Acco !

« Tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira » (Beréchith/Genèse 27,40).

‘Peut-on imaginer déclaration plus moderne et plus actuelle que celleci ? Les forces du mal ont reçu une puissance inimaginable, dès le début de la Création. Là, en ces temps tellement reculés, ce message est livré à Caïn par l’Eternel Lui-Même, après l’assassinat d’Abel. Mais par la suite, et jusqu’à ce jour, cette oeuvre continue à se perpétuer avec puissance et ces forces influencent les hommes pour les précipiter dans les abîmes du mal absolu. Rien de neuf sous le soleil. Ces temps-ci, le monde entier est soudain témoin de deux grands axes d’action de ces forces. L’une se situe dans le domaine financier : aux côtés du pauvre contribuable, qui peine à payer ses impôts, les grandes fortunes du monde s’organisent pour échapper à cette imposition, via des bureaux spécialisés dont la vocation est de les aider à trouver refuge dans la plus grande discrétion dans divers « paradis fiscaux ». De la sorte, ce ne sont que les imbéciles heureux qui participent à l’effort national, chacun dans son pays ; les grandes fortunes savent comment s’y prendre pour s’épargner une telle peine… Le vol est manifeste, l’oppression du pauvre évidente. L’autre est tout aussi affligeante : il s’avère tout d’un coup, que nombreuses sont les personnalités connues qui profitent de leur prestige pour ne pas se gêner de se conduire mal avec leur entourage, dans le domaine intime que l’on sait. Des femmes, des hommes commencent à parler, et des témoignages en provenance du monde entier viennent noircir des personnalités importantes, dont certaines ont même dû démissionner du fait des accusations qui leur sont portées. Pour ces gens haut placés, « l’autre » n’est qu’un objet duquel on n’hésite pas à abuser.

 

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202 – Janvier 2017 – Le Ribbith « prêt avec intérêt » dans la tora

Sans crainte du Ciel…

C‘est qu’il n’y a pas de crainte du Ciel en cet endroit » (Beréchith/Genèse 20,11). C’est ainsi que s’exprime Avraham, notre ancêtre, lorsqu’il prend la décision de présenter sa femme comme sa sœur lors de sa descente en Egypte ou chez Avimé-lekh. A priori, cette explication parait surprenante : il n’y a pas de crainte du Ciel ences lieux, et alors ? Il peut y avoir de la politesse, des convenances, de la culture, et toutes les bonnes choses ! Non, répond notre ancêtre, quand cet ingrédient manque, tout est possible, tout ! Jusqu’à tuer le mari pour prendre son épouse !

Et Avraham ne parle pas là en terme de prophétie, il présente une règle claire et définitive, valable en tout temps et partout : là où la crainte du Ciel fait défaut, il n’y a plus de limite…

Ce principe est particulièrement pertinent ces derniers jours quand toutes les para- chioth nous y mènent, tant dans nos lectures de la Tora que dans les diverses affairesactuelles (parachioth – au sens moderne du terme).

Prenons le cas Netanyahou : chaque jour, un nouveau scandale est lancé, une nouvelle enquête ; il est sans cesse poursuivi par les médias et la justice. Parce qu’il y a quelque chose à lui reprocher ? Sans doute non. Preuve en est, du reste, l’affaire qui eut lieu à l’époque avec le regretté Ya’akov Nééman, qui vient de décéder : élu au titre de ministre de la Justice, il se promettait de remettre à sa place les juges locaux et leur « activisme » dévoyé. Cela suffit pour le trainer en justice seulement quelques semaines après sa nomination et le pousser à la démission ! Et finalement ? Les accu-sations s’avérèrent sans fondement aucun ! Mais certains gagnèrent bien entendu du fait que cet homme, dangereux au possible pour leur jeu politique, ait été évincédu pouvoir.

Il en est probablement de même avec Netanyahou : on lui reproche une seule etunique chose, c’est d’être là, au pouvoir.

Sans crainte du Ciel, on abat un homme pour moins que cela…

Le cas d’Elor Azaria permet d’arriver à la même conclusion : ce pauvre soldat a réagi par trop instinctivement et a tiré sur un terroriste « neutralisé ». Avait-il tort ? Nous en parlons dans le présent numéro. Mais il est certain que ce procès, qui n’aurait pas dû avoir lieu, permet finalement à une partie extrémiste de l’échiquier politique de mettre fin à la défense du pays et de renforcer, oh combien, la position arabe et sescapacités de se défendre !

Déjà quelques jours plus tard, le sentiment s’est fait jour que les soldats, lors de l’attentat de Armon hanatsiv, ont hésité à sortir leurs armes – avec pour résultat quatre soldats assassinés…

 

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