EDITORIAL :
« L‘ÉTERNEL PRENDRA PARTI POUR SON PEUPLE… » (DEVARIM/DEUTERONOME 32/36)
Les versets parlent. C’est là toute leur force, grâce aux prophéties éternelles qu’ils contiennent : ils étendent leur portée à toutes les générations et leur sens pour chaque Juif, à tout moment. Mais que dire ? Parfois c’est plus flagrant que d’habitude. C’est ce qu’il nous a semblé cette année, quand nous avons lu ces versets du cantique de Haazinou, dont on sait qu’ils ont été rédigés spécifiquement pour la dernière génération – la nôtre sans doute : « Oui, l’Éternel prendra parti pour Son peuple, pour Ses serviteurs II redeviendra propice, lorsqu’Il les verra à bout de forces, sans appui et sans ressources ». Nous pensions toujours qu’il était question d’ennemis et de guerres, qui nous laissent dans un tel état. Mais qui nous le dit-il ? Et si l’on lisait ces versets en les appliquant à un moment d’épidémie, quand le corona frappe partout ? Ou encore, quand la haine interne entre les diverses composantes du peuple juif bat son plein ? Continuons sur cette lancée : « Alors II dira : « Où sont leurs dieux, ces rocs tutélaires, objets de leur confiance ; qui consomment la graisse de leurs victimes, s’abreuvent du vin de leurs libations ? » Ce n’est pas forcément des cultes païens proprement dit qu’il peut être question dans ce verset : peut-être est-ce de nos dieux à nous qu’il est question, la sécurité que nous apportent les scientifiques et les médecins, le commerce et la finance, auxquels nous accordons notre totale confiance ? Et auxquels nous sacrifions nos enfants, à les diriger vers l’unique voie de la connaissance et de l’étude universitaire, et de la conception matérialiste qu’elles drainent, avec les risques spirituels dans lesquels elles entrainent nos rejetons…
Si l’on se maintient dans l’esprit de l’ère du corona, voici comment comprendre ce que le verset ajoute : « Qu’ils [ces dieux titulaires] se lèvent pour vous secourir ! Qu’ils soient pour vous une sauvegarde ! » Ne demandez pas aux médecins quoi faire contre le corona, vous risquez de recevoir des réponses désolantes et désespérantes… Mais comprenez le message de notre période, ce que l’Eternel voulait nous prouver en nous envoyant ce remarquable et bouleversant délégué, ce virus invisible mais horriblement dangereux : « Reconnaissez maintenant que c’est Moi, Qui suis D’, Moi seul, et nul dieu à côté de Moi ! Que seul Je fais mourir et vivre, Je blesse et Je guéris, et qu’on ne peut rien soustraire à Ma puissance. Oui, J’en lève la main au ciel, J’en atteste mon éternelle existence. Quand J’aiguiserai l’éclair de Mon glaive, quand Ma main s’armera du châtiment, Je prendrai Ma revanche sur Mes adversaires, Je paierai de retour Mes ennemis. J’enivrerai de sang Mes flèches, et Mon glaive se repaîtra de chair, du sang des mourants et des captifs, du crâne des capitaines ennemis ! » Visiblement, quand arrivera une période où nous nous sentirons à bout de souffle, sans appui et sans ressource, il faut s’attendre à ce que l’heure des règlements de compte s’approche, quand l’Eternel fera payer les diverses nations de leurs crimes et de leurs lâchetés… Car alors, en conclusion : « Nations, félicitez Son peuple, car D’ venge le sang de Ses serviteurs ; Il exerce sa vindicte sur Ses ennemis, réhabilite et Sa terre et Son peuple ! » En ce début d’année, émettons l’espoir, la prière, que ceci se passe effectivement de nos jours, que la Gloire de la Présence divine se dévoile sur nous, le plus tôt possible ! Que nous ayons le mérite de vivre ce grand moment !
Rav H. Kahn
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