EDITORIAL
Ce nouveau numéro du magazine est consacré en grande partie à un sujet hors du commun : celui des Guilgoulim, soit la réincarnation. Le fait est que, de nos jours, où le matérialisme a atteint un niveau sans précédent, le monde manifeste une tendance renouvelée à se tourner vers des aspirations spirituelles. Si, pour le sujet qui nous concerne, voici quelques années encore, nul n’était prêt à croire au principe des guilgoulim et au retour des âmes dans d’autres corps — sans parler de la notion même d’âme ! — de nos jours, le « News Age » aidant, de nombreuses notions spiritualistes reviennent à la mode. C’est pourquoi, il nous a semblé bon d’ouvrir ce dossier, et de faire le point sur ce que les sources de la Tora révèlent à ce propos. Le lecteur verra que c’est en fait la Qabbala qui a le plus clairement explicité ces notions, et montré qu’il s’agit d’un élément intrinsèque à la compréhension de la Tora. Il est vrai, il faut le remarquer, que l’on ne trouvera pas de preuves directes et sans équivoque de l’existence de ce phénomène dans les sources bibliques elles-mêmes, ce qui laisse sans doute à chacun son libre arbitre dans ce domaine. Cela entre dans le cadre de la rétribution qui est donnée à l’homme en fonction de ses choix et de sa conduite personnelle.
Le guilgoul est un phénomène éternel, qui se perpétue depuis qu’Adam existe. En revanche, il est un autre sujet, qui, lui, ne semble avoir été connu que durant une certaine partie de l’histoire de notre peuple, celui du « Dibouq ». On trouve les premiers cas rapportés du temps du Ari zal et des premiers ‘hassidim, quant aux derniers cas connus, ils datent de voici soixante-dix ans. Depuis lors, les hommes n’ont pu bénéficier de telles manifestations stupéfiantes, qui nous interpellent. Nous avons essayé de faire le tour de la question, en montrant que, finalement, là aussi nous avons une preuve de l’existence de l’âme, et des aventures malheureuses qui peuvent la frapper.
Nous avons ajouté un chapitre de conclusion traitant des autistes, qui, peut-être, relèvent de la même réalité, celle de l’âme et des difficultés qu’elle peut rencontrer.
Un dossier, en fait, qui, nous l’espérons, apportera au lecteur une ouverture vers un domaine essentiel de la Tora.
Le présent numéro est complété par un article paraissant à l’occasion des soixante ans après Hiroshima, montrant l’importance qu’a eu cet événement pour les Juifs qui avaient trouvé refuge à Shanghaï à cette même période de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La rubrique « La vie telle qu’elle est » nous amènera à découvrir l’importance des actes effectués pour aider autrui.
Rav H. Kahn
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