Le daf hayomi
Rav Méir Shapira n’a pas seulement lancé le Daf haYomi. Il est également le fondateur de la Yechivath ‘Hakhmé Lublin, laquelle institution a eu, en son temps, une influence remarquable sur l’ensemble de la jeunesse dans son pays, la Pologne. Toutefois il est vrai que son initiative de proposer une étude quotidienne d’une feuille (recto-verso) du Chass Bavli en sept et quelques années a remporté un succès inouï. Il a lancé cette idée lors du congrès de l’Agoudath Israël mondiale en 1923, présentant l’intérêt de la chose en ce que tout Juif, où qu’il se trouve dans le monde, apprendra le même jour la même page que les autres, et
pourra immédiatement prendre part à l’étude du Beth haMidrach local. Cette initiative a porté, et le fait que le rabbi de Gour fasse l’étude en public, le jour de Roch haChana de cette année-là, de la première page du cycle a entraîné ses ‘hassidim à sa suite, et à partir de là, un public important, de plus en plus nombreux de cycle
en cycle.
Un peu plus tard, dans une interview concernant l’initiative américaine de tuer Qassam Soleimani, le spécialiste des affaires militaires n’a pas pu se retenir, à Galé Tsahal, de conclure : «Mais vous savez, aujourd’hui, on a commencé le nouveau cycle du Daf hayomi !», comme si effectivement ceci dépassait de loin l’événement, pourtant majeur et risquant de contenir en lui des grands dangers pour l’avenir, de la mise à mort de ce dirigeant iranien redoutable et criminel, connu pour chercher à détruire Israël par tous les moyens et à développer des forces dans ce sens dans la région tout entière (ce qui, en soi, est effectivement une fonction d’un genre inédit, un homme préposé à œuvrer uniquement dans le but de détruire un peuple qui ne cherche rien d’autre que de vivre sur la terre de ses ancêtres, et certainement pas à attaquer d’autres nations, de loin plus grandes et plus importantes que lui !
Depuis Hitler, on n’a plus trouvé de tels dirigeants s’élevant contre le peuple juif…).
Le journaliste qui l’interviewait a évidemment mis fin à l’entretien, ne trouvant pas de rapport à cette digression avec le sujet de l’interview, mais il avait sans doute tort : qui lui dit que le renforcement actuel dans l’étude du Daf hayomi, au départ de ce nouveau cycle, n’est pas l’élément capital et essentiel qui assure à
notre peuple pérennité et sécurité, contre toutes les menaces qu’il a contre lui ? Mais c’était tout de même en demander trop de la part de Galé Tsahal… Pour notre part, toutefois, cette idée n’est pas à exclure.
Rav H. Kahn
ou
