EDITORIAL :
Fléau des temps modernes, le sida touche des millions de personnes sur tous les continents. On parle d’une pandémie, semblable à celles qui frappèrent l’Europe au Moyen Age. Ceux qui sont, que D. noue protège, contaminés par cette terrible maladie, souffrent d’une manière horrible, et le devoir le plus élémentaire de chaque Juif est de leur prêter assistance dans la mesure de ses moyens.
Cette pandémie prend des proportions de plue en plus effrayantes, elle arrive, hélas, aux portes même de notre communauté, et nous interpelle : des questions à propos de la justice divine jaillissent à l’esprit, d’autant plus que le virus attaque de façon spécifique certains groupes humains, phénomène presque inexistant dans le cas du cancer ou d’autres maladies graves. ❑sera-t-on en déduire que c’est la justice divine qui châtie ainsi les hommes coupables d’un comportement répréhensible ? Position insoutenable pour plusieurs raisons : d’abord, le virus frappe également des Innocents’ ; ensuite, qui sommes-nous pour nous permettre d’interpréter les actes de D. et prétendre être son porte-parole ?
Que peut-on dire malgré tout ? Nous avons tenté dans ce numéro de cerner le phénomène tel qu’il est perçu dans l’esprit de la Tora. Après tout ce qui a été dit lors des grandes journées mondiales du sida, il nous semblait urgent d’informer le public juif orthodoxe de la position qu’il convient d’adopter, conformément aux indications données par les grandes autorités rabbiniques actuelles que nous avons consultées. Le virus du sida a déjà donné lieu à des interrogations halakhiques et nous avons cru bon de les présenter ici. C’est en particulier le rav Eliyachiv, un des éminents décisionnaires de notre temps, qui nous a aidés à faire le point sur les conclusions de Halakha établies jusqu’ici ; qu’il soit remercié pour sa patience et le temps qu’il nous a accordé.
Nous espérons que nos lecteurs sauront se montrer compréhensifs : ils comprendront sans nul doute que, même si le monde religieux est dans l’ensemble épargné, et pour cause, il n’en est pas moins vrai qu’il est de notre devoir de nous intéresser au sort de nos frères, et de l’humanité entière. ils reconnaîtront aussi qu’il est important de prendre connaissance de la position des sages contemporains devant ce phénomène sans précédent. Nous laissons aux parents le soin de décider s’il est opportun pour les jeunes de lire tel ou tel article.
Outre le douloureux sujet du sida, auquel nous avons accordé, une place assez importante, le numéro que voici traite également de l’actualité en Erets Israël, notamment d’un nouveau scandale autour de la destruction d’un cimetière, sacrifié aux considérations pécuniaires des promoteurs. La fête de Pessa’h nous a donné l’occasion de feuilleter divers guides et manuels de Kacherouth, contenant nombre de nouveautés dont nous voulons faire profiter nos lecteurs ici. Un article évoquant le souvenir de rav Chelomo Zalman Auerbach z. ts. I. permettra au grand public de découvrir quelques aspects de la vie quotidienne de cette haute personnalité juive, récemment disparue. Bien entendu, les rubriques habituelles demeurent fidèles au rendez-vous.
Bonne lecture
Rav H. Kahn
ou