EDITORIAL :
Aumône, charité, altruisme, sont des concepts dont l’évocation même suffit à nous gêner : tirés d’un lexique qui a fait son temps, empreints de consonances suaves venant d’un monde où la cruauté régne en dépit des belles paroles, ces termes n’en font pas moins appel à des mitswoth de la Tora, dont l’universalité et l’éternité n’ont pas terni avec les années.
Nos Sages ne nous ont-ils pas enseigné que parmi les définitions du judaïsme s’inscrit plus particulièrement «l’aide à autrui» ?
Il suffit, pour être convaincu de l’importance du ‘hessed dans la Tora, de faire le décompte des obligations toraniques concernant les rapports entre les hommes.
Il est également loisible de constater à quel point l’attention aux autres a gardé d’importance à travers le temps dans le peuple juif, en étudiant les structures sociales qui, tout au long de l’exil, ont été mises en place pour soulager autrui aux heures difficiles, et en connaissant le profond souci des grands du peuple juif pour la veuve et l’orphelin, voire le prisonnier que tous ont oublié, souci manifesté tant par leur conduite personnelle que par leurs oeuvres.
Nous aborderons, dans le cadre de notre dossier sur ce sujet, la ques-tion de la finalité de la politique de la Tora en matière sociale, ainsi que celle de la relation aux non-Juifs sur ce plan d’aide à autrui.
C’est bien sûr la période des fêtes de tichri qui nous a amenés à traiter ce sujet, alors que le peuple juif se retrouve face à son Créateur, à l’aube de la nouvelle année, au moment où il est interpellé par ce texte du ma’hzor : «c’est la prière et le repentir» qui lui permettent l’espoir, mais aussi «l’aide à autrui» (prière de Roch haChana et de Yom Kippour).
C’est aussi le sens des voeux que nous formulons pour tous nos lecteurs et amis : une année de paix, de ‘hessed et de plénitude dans tous les domai-nes et l’acceptation par l’Eternel de leurs prières et de leur repentir…
Chana tova !
Rav H. Kahn
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