EDITORIAL :
Cela fait bien longtemps que le public orthodoxe n’avait pas subi de campagne de diffamation d’une telle ampleur en Erets Israël ! L’objet : « l’exclusion des femmes » dans les
autobus ! Combien d’encre n’a-t-on pas été versé à ce sujet —certainement bien plus que pour l’armement nucléaire iranien… Combien d’heures d’antenne n’ont-elles pas été consacrées à cette brûlante question, et combien d’inquiétude quant à l’avenir du pays n’a-t-elle pas été exprimée ! Pourtant, de quoi s’agit-il ? D’une conduite plus stricte, acceptée par tous, tant par les hommes que par les femmes des milieux concernés ! D’une meilleure façon de se comporter dans le domaine de la tsni’outh, conduite adoptée du reste non à Bene Braq ou à Jérusalem… Ce ne sont que dans quelques milieux plus « froum » que cette séparation positive a été mise en place, et, que dire, grand bien leur fasse ! Disons-le clairement : quand nous sommes amenés à emprunter un autobus « méhadrin », nous adapterons nous aussi, sans hésitation. La première règle de « dérekh érets » consiste à accepter ce que l’autre trouve bien de faire, n’est-ce pas ?
En Erets Israël, on ne peut séparer la religion de la politique : quand vous tentez d’expliquer à quelqu’un la beauté de la Tora et que vous étudiez avec lui une page de Guemara, bien entendu, vous ne remplissez qu’un pieux devoir. Et si cette personne se déclare être convaincue de la force de nos sources et de leur valeur, puis rejoint la synagogue pour y prier trois fois par jour, elle ne sera qu’une personne de plus parmi les Juifs pratiquants. Oui, mais vous avez également fait de la politique : vous avez retiré une personne de plus du camp laïc, et ajouté une famille aux écoles religieuses, aux institutions pratiquantes et aux quartiers orthodoxes. Le monde laïc le constate bien, et cela amène bien des gens à désespérer ! Alors c’est vrai, nous faisons de la politique, mais sans réellement le savoir, ou sans le vouloir. Quand une personne aborde l’autre et lui propose une heure d’étude, elle ne pense qu’au bien de l’autre, rien de plus !
« Le pays devient religieux, l’Iran n’est plus loin ! » Inutile de dire combien une telle menace est fausse, vexante, et ne correspond en rien à la réalité telle que nous la connaissons (bien qu’il puisse y avoir quelques extrémistes dérangés qui n’en soient pas loin, mais ce ne sont que des marginaux). Dès lors, n’importe quel prétexte est bon pour les media et les politiciens pour lancer une campagne contre le public religieux et pour défigurer son image. Ceci, avec d’autant plus de hargne que les journalistes sont situés très loin à gauche, dans les sphères les plus opposées à l’identité juive du pays et à une conception généralement établie dans les milieux pratiquants, se retrouvant généralement plus dans une droite, nationa-liste et pratiquante. Nous pensions faire de la prose, mais ignorions que nous connaissions un tel art. De même, le nombre béni de personnes qui reviennent à la Tora finit par renforcer la communauté pratiquante, et par peser sur la vie politique du pays. C’est vrai. Mais l’honnêteté la plus élémentaire consiste à respecter les choix des gens et à se plier devant les règles de la… démocratie !
Rav H. Kahn
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