EDITORIAL :
Le présent numéro aborde un sujet que nous aurions dû développer depuis longtemps, malgré la difficulté qu’il représente. En effet, depuis la Shoah, une question délicate se pose à l’ensemble du peuple juif : comment comprendre qu’une telle catastrophe ait pu nous frapper ? Des Juifs attachés à leurs sources savent répondre à cette question en rapportant nombre de versets de la Tora : certains d’entre eux parlent déjà d’une période de cet ordre, et l’histoire du peuple juif en a connu effectivement ; d’autres versets nous rappellent que, quelle que soit notre situation, la Main d’Hachem nous soutiendra, et en effet, même durant la Shoah, ce genre de Juifs a su se renforcer dans sa foi, malgré toutes leurs épreuves. Ce n’est donc pas à leur égard que nous avions besoin de rédiger un tel dossier – même s’il est toujours bon de renforcer sa croyance avec des arguments logiques ou convaincants – nous espérons du moins que nous sommes parvenus à en rapporter quelques uns dans le présent dossier. Mais c’est en effet plutôt à l’intention des personnes perturbées par la question de savoir comment conjuguer une foi totale dans la présence et l’action incessante de l’Eternel dans le monde et des périodes de haute détresse dans lesquelles notre peuple peut être plongé que nous avons voulu entreprendre le présent dossier.
C‘est le regretté Benny Lévy zal qui avait attiré notre attention sur le fait que ce sujet avait très peu fait l’objet d’études dans le milieu orthodoxe, alors qu’il servait à beaucoup de gens de prétexte pour se diriger vers l’abandon et le rejet. Il nous a donc semblé important d’en parler. L’interview d’un ancien élève des Yechivoth ayant connu toutes les affres de cette période complètera le présent dossier : cet homme nous dira qu’il pense que de nombreux ba’hourim ont eu, comme lui, le mérite d’être sauvé durant la Shoah, et que le pourcentage de cas de ce genre dépasse de loin la triste moyenne générale des Juifs qui ont disparu durant cette période. Le mérite de la Tora qu’ils étudiaient les auraient-ils protégés ?
La rubrique « La vie telle qu’elle est », par l’histoire qui est rapportée dans le présent numéro, nous ramènera – bien entendu – à la Shoah et aux questions qu’elle peut poser, avec une sympathique histoire arrivée à un intervenant dans le cadre de l’un des innombrables séminaires ouverts aux personnes éloignées de la Tora qui sont organisés de nos jours. Un couple est venu le voir, pour résoudre un problème qui les tracassait, mais c’est l’histoire spéciale du billet de 100 roubles, occupant une place de choix dans le désordre chronique
Rav H. Kahn
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