oeuvre

170 – Novembre 2013 – En souvenir du Rav ‘Ovadia Yossef

La routine …

 

Les fêtes sont passées avec ses intenses moments de prière. Comment casser la routine qui leur succède afin de prier avec ferveur tout au long de l’année ? C’est l’un des problèmes les plus délicats de notre service divin. Le prophète Isaïe dressa une liste de conséquences désastreuses au cas où le peuple juif ne prierait pas sincèrement et se laisserait aller à la routine : « Puisque ce peuple ne Me rend hommage que de bouche et ne M’honore que des lèvres, et qu’il tient son coeur éloigné de Moi, que sa piété à Mon égard se borne à des préceptes d’hommes, qui ont appris une leçon, Je vais continuer à faire avec ce peuple des choses surprenantes, inouïes, où la sagesse de ses sages sera limitée, où l’intelligence de ses gens d’esprit se voilera » (Yechay’ahou/Isaïe 29,13). Nous nous trouvons confrontés au problème de la définition de la partie cultuelle : est-ce un culte bien réglé à rendre à l’Eternel ? Ou s’agit-il d’un travail sur nous-mêmes, bien plus profond, où les règles qui le régissent et la musique qui l’accompagne ne sont qu’accessoires ?
La réponse devra engager certes notre intellect mais aussi et surtout notre coeur !
Elle est le sésame qui permet de comprendre cette obligation que nous avons tous, de prier, trois fois par jour… Le fait que nous devions prier trois fois par jour montre bien qu’il s’agit, à chaque fois, de faire le point par rapport à soi et par rapport à notre relation avec l’Eternel, dans notre compréhension de Sa Présence dans le monde, afin de revenir vers Lui, de Le supplier de nous accorder la bonne santé, notre subsistance, et tout ce que nous désirons. Que s’est-il passé depuis le matin, depuis Cha’harith ?
Nous avons passé la matinée dehors (avec tous les dangers spirituels que cela comporte), dans le métro puis au travail, nous avons parlé avec nos collègues et reçu des gens, mangé et papoté. N’avons-nous pas un peu oublié l’Eternel ? Min’ha nous amène à nous reprendre, à réviser notre relation avec D’, et à recalculer notre attachement à la Tora. Il en sera du même pour ‘Arvith, et pour Cha’harit du lendemain… Si nous devons prier trois fois par jour, c’est que des épreuves redoutables nous attendent tout au long de la journée.
Seul cet antivirus qu’est la prière nous permet d’y faire face.

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