Rabbi Yossef Karo, auteur du Choul’han ‘Aroukh.
Le peuple d’Israël fête cette année le cinq centième anniversaire de la naissance de rabbi Yossef Karo, auteur du Choul’han ‘Aroukh. Kountrass propose donc à ses lecteurs, dans ce numéro onze, un dossier consacré à celui qui constitue sans aucun doute l’une des plus passionnantes figures de l’histoire juive . Il fallait bien sûr éclairer le contexte historique : le « guérouch » ( expulsion ) d’Espagne et ses conséquences; Salonique, la grande métropole juive de Grèce qui dominait l’époque par l’intensité et la diversité de la vie juive qui y régnait ; T sfath en Galilée qui, par un extraordinaire rassemblement en son sein des plus grands ‘hakhamim de la génération, connut un singulier « état de grâce ». Mais il convenait aussi et surtout d’expliquer le sens et les raisons de la « controverse » dans la Halakha ou la signification profonde de l’œuvre « bicéphale » qu’est le Choul’han ‘Aroukh, composé des lois codifiées par le rav Karo comme des « additions » du rav Isserlès (cf . article du rav Hutner z.ts.l . ).
Vous pourrez aussi réfléchir avec Mme Becker, une enseignante de New York, sur les façons de « préparer Chabbath dans la joie » ; ou considérer les mille et une manières dont se manifeste la solidarité juive, à travers cette institution traditionnelle de « générosité et bienfaisance » qu’est le » guema’h « .
Tich’a beav approche enfin . En cet anniversaire de la destruction des deux Temples, Alex Klein nous rappelle que de nombreuses autres catastrophes frappèrent le peuple juif, en ce jour promis à être « objet de lamentation » pour toutes les générations . N’oublions pas pourtant que le 9 av est aussi le jour de la naissance du Machia’h, que nous attendons « bientôt et de nos jours »… . ………………….. •
Bonne lecture !
Préparer le Chabbath … dans la joie ?
Bien de l’encre aura été versée au cours des générations pour conter les joies de la femme juive dans ses préparatifs du Chabbath. Que de poèmes pour décrire le moment sublime où, revêtue de sa belle robe de Chabbath, la maison rangée et reluisante de propreté, entourée de son mari et de ses enfants, elle s’apprête à allumer les bougies et accueillir la » reine Chabbath » en son foyer ! Scène certes idyllique mais, hélas, bien loin souvent de la réalité vécue, comme un beau rêve qui toujours nous échapperait. La cruelle réalité est en effet beaucoup plus proche du cliché souvent repris, quoique avec quelque exagération, et représentant la course effrénée du ‘Erev Chabbath ( vendredi, veille de Chabbath ) : la maîtresse de maison jongle avec brosses et casseroles, courant de-ci de-là, criant contre l’un, admonestant l’autre, l’heure H toujours plus menaçante · devant ses yeux angoissés …
Le fait est là: ‘Erev Chabbath apparaît souvent comme une journée harassante, nerfs tendus à l’extrème, explosions de colère, la maison résonnant de hurlements où s’entremêlent ordres, reproches et accusations, tout tourne mal, on travaille dur et rien n’avance …
On pourra en trouver la raison dans la difficulté même d’avoir à terminer à un moment précis.
Rav H. Kahn
OU