Question de l’enrôlement des étudiants en Yechiva
La « grande » question de l’enrôlement des étudiants en Yechiva a été lancée voici peu sur la place publique par la Cour suprême, laquelle refusait la loi Tal et exigeait une nouvelle loi, ou, à défaut, la fin du sursis accordé à ces jeunes.
Les hommes politiques l’ont reprise, non sans que, comme c’est devenu l’habitude en Israël, un groupe de manifestants ne l’ait adoptée pour en faire son cheval de bataille, le groupe des « Frayerim » – les gars qui se laissent exploiter par les autres, par ceux qui ne font pas leur service militaire.
Rapidement, l’ensemble de la classe politique israélienne s’est entendue sur cette question fondamentale pour le peuple juif, à savoir le scandale que trop de jeunes étudient la Tora et ne participent pas aux efforts de défense du pays ! C’est tout de même fantastique : ce sujet a été la raison unique et précise pour laquelle le gouvernement a décidé de présenter une loi pour dissoudre l’équipe gouvernante actuelle et de se tourner vers le public pour solliciter un nouveau mandat, via des élections – avant le renversement de la situation à la suite de l’entrée de Qadima avec Chaoul Mofaz dans le gouvernement.
Cette question restera toutefois l’un des éléments chauds de l’été, autour de la rédaction d’une nouvelle loi dans ce domaine à la Knesset, et on imagine déjà les débats houleux qui se dérouleront dans cette enceinte, tant les partis politiques sont convaincus que c’est là le sujet qui importe le plus au peuple d’Israël de nos jours.
Il fallait en fait s’y attendre : la vieille génération cède sa place à une nouvelle, « qui ne connaît pas Yossef », comme il est dit à propos du nouveau pharaon de l’Egypte où vivaient nos ancêtres. L’ancien monarque savait combien Yossef avait apporté à son pays, le sauvant de la situation dramatique qui la menaçait du fait des années de vaches maigres qui allaient survenir.
LLe nouveau pharaon connaissait l’histoire de son pays, mais ne ressentait aucune reconnaissance envers ce Juif et ne se gêna pas pour jeter son peuple dans l’asservissement.
De même de nos jours, la nouvelle génération, plongée dans une éducation sans Tora et sans repères moraux, ne conçoit plus les sentiments que pouvaient ressentir les Juifs de l’ancienne génération, qui, même s’ils avaient rejeté la Tora, avaient tout de même fréquenté le ‘héder ou au moins avaient connu le shtetl ou le mellah, dans lesquels la Tora était respectée de tous et ses étudiants considérés comme les responsables de la bonne transmission de notre identité.
Mais la Providence divine en a voulu autrement: chacun pour ses raisons, tant Netanyahou que Mofaz, ont décidé de travailler dorénavant ensemble et de former la nouvelle coalition gouvernementale, épargnant ainsi au pays des élections totalement inutiles, que personne ne voulait réellement et qui n’auraient strictement rien changé au niveau de la direction des affaires publiques. En revanche, ces gens qui se sont engouffrés dans le cyclone qui nous menaçait ont été rejetés avec violence de la scène publique: c’est le cas de Lieberman, qui a utilisé le thème de l’enrôlement des jeunes des Yechivoth pour tenter de faire tomber le gouvernement et qui, à présent, est mis sur la touche (peut-être même derrière les barreaux). C’est également ce qui s’est passé avec Yaïr Lapid, qui n’a pas eu droit à se présenter devant les électeurs et qui donc n’a donc aucune importance sur le plan politique. Ce changement bloque to.ut ce mouvement malsain qui prenait de l’.împleur.
Or Netanyahou et Mofaz font partie de la vieille école : son grand père a étudié à Volozhyn et son beau-père était un élève de Novardok, et Mofaz est un sefarade, proche de la tradition. Il est plus que probable que la nouvelle formulation de la loi concernant le sursis sera équilibrée, et surtout rédigée dans l’entente et la compréhension.
Après cela, il faut espérer que le débat sera clos, et que la paix reviendra sur Israël !
Rav H. Kahn
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