Le décès du rav Yitsh’aq Kadouri
Le présent numéro du magazine paraît après le décès du rav Yitsh’aq Kadouri zatsal. Le plus ancien des Qabbalistes d’aujourd’hui, qui a vu trois siècles
(selon le décompte civil), grand connaisseur tant des textes classiques du « niglé » (la Guemara) que de ceux du « sod » (la Qabbala), jouissait d’une réputation hors du commun. Nous nous devions donc de lui consacrer plusieurs textes.
Nous avons ainsi tenté de décrire sa vie, depuis la Bagdad de l’âge d’or jusqu’au début de la Jérusalem moderne, avec la fondation de la Yechivath Porat Yossef. Comment faire parler un Qabbaliste de cette dimension ? Heureusement pour nous, d’autres s’en sont chargés, et une interview, datée de quelques quinze ans, a paru sur le site que la famille a fondé. Nous l’avons reproduite dans nos colonnes. On ne peut parler des Qabbalistes sans évoquer leurs « pouvoirs ». Nous avons donc dédié quelques lignes au thème de la Qabbala ma’assit et des Kamiy’oth.
Le dossier de notre précédent numéro, le « progrès », se voit compléter dans la présente édition par trois articles complémentaires !
Le premier est une véritable antithèse de celui paru dans le numéro précédent, et montre que, par le biais d’un texte du Zohar que le progrès a été voulu par la Providence divine, dans le cadre du grand projet de l’Histoire.
Ces considérations optimistes n’empêchent en rien le danger d’un progrès s’il est mal compris, ainsi que l’histoire moderne l’a amplement prouvé.
Le second texte vient approfondir un aspect de la question du progrès traité la fois précédente. Nous le devons à un Israélien, philosophe de la science, et religieux, qui nous expliquera que la « Science » moderne a pu faire des choix, et de ce fait, négliger d’autres aspects de la réalité du monde, voire les écraser. Il appelle à une révision de la démarche de la science – appel qui a eu fort peu de succès, on s’en doute – bien que, de nos jours, certaines ouvertures se fassent dans ce domaine. Ce qui était intéressant pour nous, c’était de montrer que la science moderne, avec toutes ses qualités, n’en est pas moins une « foi », avec ses blocages et ses options définies a priori. Le danger d’un tel parti pris est évidemment le risque d’écraser au passage toute autre conception – en particulier, pour ce qui nous concerne, la dimension religieuse.
Le troisième texte s’inscrit lui aussi dans ce sujet : il veut montrer que la science peut même venir à la rencontre de la foi ! Il s’agit d’un article du Dr G. Schroeder, du Massachusetts Institute of Technology, qui montre que la théorie d’Einstein sur la relativité peut être utilisée pour comprendre, selon une méthode scientifique, comment le monde a été créé en six jours. C’est presque la période messianique qui s’annonce de la sorte, si science et foi finissent par pouvoir cohabiter…
Et, comme d’habitude, la rubrique « La vie telle qu’elle est » nous entraînera dans une histoire édifiante.
Quant à la suite de l’article de Hillel Roiter sur les sources de Jean de La Fontaine dans ses fables, nos lecteurs devront attendre la prochaine parution pour la connaître.
Pour l’instant, bonne lecture !
Rav H. Kahn
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