181 – Decembre 2014 – Le goral – se laisser guider par le sort

SURTOUT FAITES VITE !

Terrible réalité ! Lors de notre visite dans les locaux de Yad Ezra Ve – Shoulamit, nous fûmes témoins d’une scène surréaliste. Une femme entra en pleurs dans la petite salle de réfectoire où sont servis les repas chauds aux personnes démunies du quartier orthodoxe HaBoukharim de Jérusalem. «Pouvezvous donner quelque chose à manger à mes enfants? Je n’ai plus rien, moi-même je n’ai rien avalé depuis deux jours». Sans attendre une réponse, elle installa ses trois gamins à une table un peu éloignée de l’entrée, comme par pudeur. A ce stade la honte n’est plus de mise. La dignité humaine préserve la personne d’en arriver là. Par honte, un homme peut se priver de manger pendant trois jours. Surtout, ne pas demander. D’abord pour ne pas se sentir redevable; pour garder l’espoir d’être de ceux qui donnent et non de ceux qui reçoivent, ensuite parce que c’est gravé dans notre mentalité qu’Hachempourvoit aux besoins essentiels de chacun. A notre époque dans un pays développé comme Israël, il est inconcevable qu’une personne ne mange pas à sa faim. Pourtant, il arrive un moment où la honte devient incongrue. Quand il s’agit d’une question de vie ou de mort, quand les enfants ne peuvent plus se concentrer à l’école, n’ont plus la force de parler ou n’osent plus demander, par respect dû aux parents. Ils restent là muets, les yeux hagards. Alors les parents sortent de leur silence, font appel à nous, dans ces moments nous ne pouvons que dire: KEN! Une image horrible me vient en tête. Il est raconté dans le Talmud qu’au temps où les Romains encerclaient Jérusalem, les gens mangeaient leurs enfants. Que D.ieu préserve et fasse que l’on ne connaisse plus cela.

Chez Yad Ezra VéShoulamit, les volontaires repèrent les familles dans la nécessité. Nous avons nos “informateurs”. «Un tel n’est pas sorti de chez lui depuis trois jours». «L’épicier a refusé ce matin, un pain à une petite fille de huit ans parce que la note de la famille n’était plus payée depuis trois mois»… la liste est longue et grande est la peine. La petite fille a dû partir à l’école sans goûter, ses frères et soeurs aussi.

 

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Bien sûr tout le monde en Israël n’en est pas là car la solidarité est importante. On voit souvent en bas des immeubles des cageots de fruits et légumes déposés là pendant la nuit, les gens viennent et se servent. A la question, Monsieur, pourquoi faites vous cela, pourquoi déposez-vous ces cageots?, nous recevons la réponse: «Dans la Bible, c’est écrit qu’il faut faire la Mitzva de Leket et Peah – laisser derrière soi les gerbes de blé tombées par inadvertance et ne pas récolter les coins des champs pour les pauvres – or de nos jours ils habitent surtout dans les villes et n’ont pas accès aux champs. C’est une belle Mitzva, je ne vois pas pourquoi elle serait réservée seulement aux agriculteurs qui ne représentent en Israël que 4 ou 5% de la population. Les pauvres eux, sont de plus en plus nombreux. A Jérusalem, ils représentent 40 à 50% des habitants, et 20% des enfants n’ont même pas un repas par jour et souffrent de malnutrition. C’est facile de donner de l’argent à une association, qui fait par la suite tout le travail, mais quand une personne vous tend la main parce qu’elle n’a rien à manger, il faut faire vite, elle pourrait mourir de faim entretemps. » Chez Yad Ezra VéShoulamit, près de 1000 bénévoles tiennent plus ou moins le même raisonnement. Un tel fait “la tournée” de familles pauvres tous les vendredis matin avec sa voiture remplie de paniers Chabbat. Il donne du meilleur de son temps après une dure semaine de travail dans une start-up, et l’essence est à ses frais. Il dépose discrètement les colis devant les portes. Il ne voit et ne veut voir que les mains qui sortent discrètement par les portes entre ouvertes. 750 enfants sont nourris avec un repas chaud tous les jours dans nos centres et 2500 paniers sont distribués tous les vendredis dans tout Israël. Nous avons une lourde responsabilité, impossible de manquer un rendez- vous, ce serait une catastrophe pour les familles qui attendent. Le panier est prévu pour le Chabbat mais parfois il dure toute la semaine… Vous pouvez, vous aussi participer à ces Mitzvot et quelque soit la somme que vous donnerez, sachez que pour certains, elle fera la différence, car chaque Shekel compte ! Mais surtout faites vite ! Merci.

Libellez vos chèques à l’ordre de :
• En Israël :
Yad Ezra VéShoulamit,
PO Box 5885 Jérusalem
• En France : à l’ordre de :
Yad Ezra VéShoulamit France
12, rue de la Croix
78440 Guitrancourt
Un reçu cerfa vous sera délivré.

La Protestation des Milki

Il y a plus d’un an, la protestation du « cottage » (un fromage local) avait provoqué des remue-ménages dans le pays – sans finalement entraîner de grands changements sur le plan des prix des fromages et de l’alimentation en général. A présent, un « yored », ancien militaire vivant à Berlin, a lancé la protestation des « Milki ». C’est le même principe, mais avec un élément supplémentaire : non seulement la vie est trop chère en Erets Israël, mais si vous veniez à Berlin, vous pourriez acheter des « Milki » à 0,80 €, au lieu du prix exorbitant exigé en Terre sainte pour ce produit alimentaire. Là, la menace prend de l’intensité : prenez vos affaires, et venez me rejoindre en cette charmante capitale de l’Allemagne ! Nul doute que le problème de la cherté de la vie est devenu grave en Erets Israël. Il n’est pas normal que de grands groupes économiques profitent de leur force pour exploiter le public. D’ailleurs, certains mouvements politiques commencent à se former autour de ce problème, en particulier avec Moché Kakhalon, pour oeuvrer davantage dans le domaine social dans lequel les grands partis actuels ont totalement échoué. Il se peut que cet homme soit la grande surprise des prochaines élections, du reste. Il n’est toutefois pas facile d’aller à l’encontre des grandes fortunes du pays… Mais inciter à partir à l’étranger …

 

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