Des questions de respect d’autrui !
Un film d’un copte d’origine égyptienne,désirant sans doute venger ses frères et les vexations qu’ils subissent de la part des arabes, a été lancé sur le web, profanantl’image de Mohamed. Charlie Hebdo a également donné dans le genre, non sans écorcher au passage les Juifs. A partir de là, des manifestations ont eu lieu dans le monde arabe et à Paris, provoquant la mort de l’ambassadeur des USA à Benghazi et entraînant un affolement généralisé dans les représentations diplomatiques françaises et américaines situées dans des pays
musulmans.
Avec une bombe atomique, l’Iran mettrait Israël en danger ! Nos anciens, ceux qui ont connu la période d’avant la Seconde Guerre mondiale, se posent des questions…
La première question qui a été posée est celle du droit de représenter Mahomet d’après la loi musulmane. Divers experts se sont exprimés, et la réponse n’est pas claire.
Pour notre part, nous comprenons les musulmans : donner une représentation d’un personnage ancien revient à le réduire (sauf quand il s’agit d’une photo), et donc à lui manquer de respect. En ce qui nous concerne, nous évitons par exemple de faire paraître toute image de nos grands ancêtres, parce que nous risquerions de trahir leur personnalité si nous tentions de la représenter de la sorte. Quels que soient les traits que nous leur accordons, nous avons toutes les chances de passer à côté de la réalité, et de réduire leur dimension.
Présenter donc le fondateur de l’islam d’une quelconque manière peut être pris comme un manque de respect envers lui, à plus forte raison de la manière déshonorante dont cela a été fait.
A ce niveau, nous comprenons donc les arabes.
ÉDITORIAL nº159
Oui, mais c’est une question de liberté d’expression !
Nous dit-on. Soit, mais est-il évident que l’on peut, à ce titre, dire n’importe quoi et froisser autrui ? Dans nos sources, on trouvera nombre d’interdits à ce propos, le plus adéquat dans le cas présent étant celui de « honaa », de faire honte à l’autre.
En aucune manière il sera permis de se moquer de l’autre et de le faire rougir en public – faute parmi les plus graves, ainsi qu’on l’apprend de Tamar, la bru de Yehouda, qui a préféré risquer de se faire brûler vive plutôt que de dire devant tout le monde que le père des enfants qu’elle attendait n’était autre que son beau-père (lequel n’a pas su au moment en question qui elle était).
C’est donc à ce niveau également une question de respect de l’autre qui est posé, et tant l’auteur de ce film que la direction de Charlie Hebdo sont passés à côté d’une donnée élémentaire de morale !
En revanche, notre vision s’écarte totalement de la leur quant à leur réaction violente face à ces profanations de l’image de Mohamed ! Il serait surprenant que l’on puisse trouver dans leurs sources la justification de l’assassinat d’une personne qui n’a en rien pris part à cette profanation, a fortiori, le représentant d’un pays qui a participé au sauvetage de la Lybie des mains de ce sanguinaire tyran qu’était Mohamad Kadhafi !
Mais en un autre point notre position se placera sur un plan clairement opposé : dans nos sources, en effet, on trouvera l’idée qu’il faut chercher sa place parmi les personnes humbles et acceptant les opprobres, et non point parmi ceux qui veulent se venger : « Vexés et ne vexant pas les autres, entendent les vexations et ne répondent pas, font avec amour et se réjouissent des épreuves », nous fixent nos Sages (Chabbath 88b) comme ligne de conduite ! Une manière d’être humble, ainsi qu’une acceptation des épreuves que la Providence met devant nous (pourtant, ils disent à longueur de journée « Mektoub», tout est écrit et prévu…).