Et pourquoi pas un amour égalitaire ?
Nous sortons de la période durant laquelle nous déplorons la destruction du Temple. Cette catastrophe n’est pas le fruit du hasard, et elle n’est pas la conséquence d’une défaite politico-militaire, nous dévoilent nos Sages. Le peuple juif souffrait d’un défaut profond qui en est la véritable cause. Quand Rome est parvenue à détruire l’édifice de pierre à Jérusalem, nos Sages (Sanhédrin 96) expriment l’idée que ses soldats n’ont eu plus qu’à « moudre une farine déjà moulue ». Jérusalem était déjà vermoulue, l’édifice était pourri.
Quel était cet élément qui a provoqué cette des-truction ? La haine gratuite entre les Juifs (Yoma 9b).
Pourquoi un manque de sentiments entre les gens a-t-il entraîné la destruction du Temple ? Du temps du prophète Jérémie (Yirmiahou/Jérémie 7,2 à 5), dit rav Hirsch, certains Juifs contemplaient la beauté du Temple et pensaient qu’elle ne dépendait pas de leur conduite : « C’est ici le sanctuaire de l’Eternel ». Ce à quoi le prophète répondit : « Mais le sanctuaire de l’Eternel, c’est eux !» Il poursuit : « Car si vous corrigez sérieusement vos voies et vos œuvres, si vous pratiquez une justice sévère dans vos relations réciproques ; si vous vous abstenez d’opprimer l’étranger, l’orphelin et la veuve, de répandre du sang innocent en ce lieu, et de suivre des dieux étrangers, pour votre malheur, [alors seulement] Je vous laisserai résider ici, dans le pays que J’ai donné à vos ancêtres, de siècle en siècle ». Le Temple, Erets Israël, dépend donc du respect que nous accordons à la Tora.
Nous avons un exemple brûlant de ce que peut signifier la haine entre les Juifs : une campagne sans précédent a été lancée contre le judaïsme ortho-doxe en Erets Israël, visant à ce que « tout le monde effectue un service égalitaire », tout en taisant deux données essentielles : le fait qu’il y a plus de jeunes non-religieux qui ne font pas leur service que de jeunes orthodoxes, et en négligeant le fait que les Arabes israéliens ne l’effectuent pas non plus. De plus, la vraie question n’est pratiquement pas posée : pourquoi Israël continuerait-il en ce début du XXIe siècle à pratiquer un enrôlement systéma-tique coûteux et inutile, alors que l’ensemble des pays développés est passé depuis longtemps à une armée de métier ? Ces interrogations prouvent bien que la campagne actuelle repose sur une haine gratuite contre les étudiants de Tora, contre ceux qui s’investissent de tout leur cœur à appliquer le message que le peuple juif a reçu au Mont Sinaï, « et vous vous y investirez de jour et de nuit », ainsi que des maîtres tels que rav Eliachiv Zatsal nous l’ont montré !
Histoire et foi
Vous me paraissez chagriné de ce que l’archéologie et la science en général ne corroborent pas toujours les élé-ments historiques relatés par le Tanakh. Effectivement, aucun livre d’histoire (officiel) ne relate les événements majeurs que sont : la Création du monde, le Déluge, la Sortie d’Egypte, le don de la Tora, etc.
Quant à ceux, parmi les historiens (laïcs), qui admettent les récits historiques du Tanakh, ils inventent toutes sortes de théories farfelues afin de tenter d’expliquer de façon rationnelle les faits miraculeux (Vélikovski).
Cet état de fait n’est pas regrettable ! Il est voulu par le Maître du monde, qui permet ainsi au libre-arbitre de l’homme de se maintenir, principe fondamental au sein du monde dans lequel nous vivons.
Ainsi le mécréant trouvera toujours des arguments (fia-bles) pour conforter son rejet.
Quant au croyant, à lui de trouver des réponses aux soi-disant preuves scientifiques qui vont à l’encontre de ses convictions. Et s’il n’en trouve pas, qu’à cela ne tienne, il conservera sa emouna de façon inébranlable, en sachant que la emouna se situe justement au-dessus du sekhel, de l’intellect…
Quant à utiliser les arguments scientifiques pour renforcer la emouna, certains Maîtres médiévaux ont préconisé une telle voie (Rambam, Rabbénou Be’hayé ibn Paquda), mais d’autres ont donné la préférence à une emouna pechouta, une foi dépassant les doutes.
Il est clair que les archéologues (laïcs) font l’impasse sur tout ce qui pourrait corroborer les récits du Tanakh et ébranler leur mécréance (tous les peuples anciens ont une tradition d’un Déluge, y compris les Indiens d’Amérique ; les Grecs ont également une tradition du Gan ‘Eden, et lorsqu’un archéologue a trouvé en Mésopotamie un bas-relief représentant un serpent dans un arbre et une femme, il affirma que cela n’avait rien à voir avec le récit biblique…).