Staline ? Est il fait de chair et d’os !
C‘est la phrase prémonitoire qu’a prononcée à l’égard de Staline, voici Juste 50 ans, le rav Ylts’haq Sllber, le soir de Pourim de l’an 1953.
Qui est ce rav Sllber ? Après la Choa, les dernières familles Juives pratiquantes ont réussi à quitter le « paradis » soviétique, certaines, tout de suite, avec la « Berl’ha » décrite dans notre dossier sur le mouvement ‘Habad. D’autres n’ont réussi à partir que plus tard, mals entre temps, une chape de silence s’est abattue sur l’URSS, où les dernières traces de vie Juive authentique ont été effacées. C’est du moins ce que l’on croyait. Car lorsque les portes se sont à nouveau ouvertes, de manière très Intermittente, dans les années 80, Il s’est soudain avéré que certaines familles avalent
réussi l’incroyable : conserver sous la botte des Bolcheviques la pratique Juive la plus stricte. C’est le cas de la famille du rav Yits’haq Sllber, qui est considéré auJourd’hui comme la personnalité la plus Importante de la communauté Juive d’origine russe en Erets Israël.
Nous sommes allés le voir. Son témoignage sur la vie dans les camps, et sur les efforts qu’il a déployés pour le respect de la Tora, est Important pour la connaissance de la communauté juive russe au 20ème siècle, que nous avons commencé à découvrir dans le précédent numéro.
Son étonnante prédiction, révélée à propos de Staline, mérite également notre attention, 50 ans plus tard …
Le rav Sllber s’inscrit dans le courant « lituanien », et non point loubavitch.
Quelques éléments biographiques du Rav Yits’haq
Rav Yits’haq est né en 1917 dans la ville tartare de Kazan, sur la Volga.
Son père, rav Ben Tsion, un élève de la Yechivath Slabodka, avait ouvert un commerce avec un associé juif. Lorsqu’il a constaté que ce dernier voulait que leur affaire ouvre le Chabbath, il s’eséparé de lui, et a dû accepter le poste de rav de la ville.
Son fils, Yits’haq, n’est pas allé à l’école, réussissant à passer inaperçu. Il était pour lui impensable de profaner le Chabbath. C’est son père qui s’occupait de son éducation et de sa formation.
A Kazan, en ces années-là, la synagogue était déjà fermée, mais un office clandestin avait lieu chez l’un des Juifs de la ville. C’est là qu’il a fêté sa Bar Mitswa.
A l’âge de 13 ans, en 1931, quand les problèmes financiers du foyer familial sont devenus trop lourds, il a cherché un emploi et est devenu réparateur dans une grande entreprise nationale russe. Il stipula avec son directeur que son jour de repos serait, bien entendu, le Chabbath, et qu’il se rattraperait en heures supplémentaires pendant les autres jours de la semaine. Au lieu de 6 heures par jour -une remise lui revenant du fait de son jeune âge -, il travaillait 12 heures. Le soir, après le travail, il passait par un oratoire privé qui réussissait à se maintenir dans la ville, et restait encore de longues heures à étudier la Tora.
Trois ans plus tard, en décembre 1934, lorsque le responsable du parti communiste à Leningrad, Kirov a été assassiné (sous l’ordre de Staline, souffle-t-on), l’atmosphère dans toute la Russie devient difficile, chacun soupçonnant l’autre de menées contre-révolutionnaires, le jeune Silber se voit reprocher de ne pas travailler le Chabbath, et il est renvoyé de son poste.
Rav H. Kahn
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