Israël : l’avenir sur le plan politique
Après les élections, la vie politique en Israël prend une direction intéressante pour le public orthodoxe, après une période où les dangers qui planaient étaient d’importance. En effet, un agglomérat de personnalités, militaires en majorité, semblait capable de prendre le pouvoir, et de mettre (enfin, pour certains) Netanyahou sur la touche. Du point de vue du judaïsme pratiquant, en quoi cela était-il inquiétant ? Le simple fait que Yaïr Lapid ait été invité à rejoindre cette alliance signifiait que ce personnage, dont le programme principal repose sur la haine du monde orthodoxe, allait pouvoir reprendre ses attaques du public orthodoxe, réduire ses droits et entraver son développement. Benny Gans et ses deux compères de route n’étaient pas dérangés par une telle association. Mais de manière plus large, comment soutenir un tel ramassis de personnalités, dont l’intention unique était de faire tomber un Premier Ministre qui, objectivement, parvient à donner à son pays un développement intérieur de bonne qualité et à améliorer ses relations extérieures avec diverses nations dans le monde, dont certaines étaient anciennement opposées à Israël ? Ah oui, les dossiers montés contre Netanyahou… Le Yated Nééman, dans son édition de Pessa’h, a publié une intéressante enquête concernant les reproches du même ordre qui ont pu être déployés face à d’autres dirigeants locaux, et non des moindres : David Ben Gourion, Lévy Eshkol, Moché Dayan, entre autres. Des griefs du même ordre ? Du tout, de loin plus graves et plus gênants, mais, en ces temps-là, le monde politique local savait avec élégance faire glisser les défauts de ces dirigeants sous le tapis, et continuer à vivre malgré eux. Ce n’est que quand l’envie prend à certains d’aller contre la voie du peuple et de déstabiliser un dirigeant en place que, soudain, des reproches, souvent légers, prennent l’allure de dossiers inquiétants et menacent l’avenir de cette personne…
Mais le peuple a exprimé son avis, et, sans doute, l’establishment hostile à Netanyahou ne pourra que l’accepter, sauf erreur de notre part (la Cour suprême peut vouloir jouer un rôle dans cette affaire, d’autant plus que le prochain gouvernement risque fort de tenter, enfin, de tordre le cou à cette instance sûre d’elle et dominatrice). Sur le plan religieux, enfin, la situation est meilleure qu’auparavant : les deux partis principaux (puisque la fraction que menait le rav Elie Yichaï s’est retirée de la course et a appuyé… le parti ashkenaze de Yahadouth haTora) ont récolté chacun 8 sièges (Yahadouth haTora étant parvenu à prouver, après coup, que le décompte dans diverses urnes n’était pas valable, et a récupéré son huitième siège, en ajoutant 71 voix qui lui manquaient…). 16 députés ensemble, c’est un bon score. Cela, sans Yaïr Lapid, devrait laisser prévoir un avenir serein. Mais cela n’est pas le cas : présentement, tant que le gouvernement n’est pas formé, il reste encore une formation qui a l’habitude elle aussi de jouer sur un certain ton antireligieux, et allez savoir ce qu’elle va réussir à faire. Il s’agit du parti des Russes, que tient Avigdor Lieberman. Ce dernier, afin de renforcer son parti bancal (car les Russes sont déjà assez israéliens pour ne plus réellement avoir besoin d’une représentation de cet ordre), tient à se situer sur une touche anticléricale, qu’il pense pouvoir l’aider à conserver son identité (on pensait d’ailleurs qu’il ne passerait pas la limite du nombre de voix lui permettant d’être à nouveau à la Knesset).
Rav H. Kahn
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