De Pessa’h à Chavou’oth
Parmi les différentes offrandes présentées pendant la fête de Pessa’h, il y avait celle du ‘Omer qui était constituée d’orge. La fête suivante est celle de Chavou’oth où va être apportée une offrande à base de blé. L’orge forme la base d’aliments généralement destinés au monde animal ; la farine de blé est plus destinée à l’alimentation humaine. Suivant l’enseignement bien connu, il sera demandé à l’homme de passer d’une situation où l’animalité est au centre et accéder à l’univers de l’humain. Soit, c’est un beau programme et l’idée est passionnante, mais de quelle manière fait-on émerger l’humanité qui est en nous ? Comment faire pour réussir à nous distinguer de manière évidente du monde animal ? Un des points centraux va se situer à travers une démarche totalement inconnue dans le monde animal, que l’on appelle la ‘avodat hamidoth, que l’on traduit par la correction de nos traits de caractères.
La période des quarante-neuf jours séparant Pessa’h de Chavou’oth va constituer une période propice pour effectuer un travail sur nous-même. Ce travail n’est pas une obligation au sens classique du terme mais bien plus l’expression de cette liberté qui nous anime et qui nous donne cette possibilité de nous transformer en profondeur. Les maîtres de la ‘Hassidouth font remarquer que la valeur numérique de 49 correspond aux termes de « lev tov » (bon coeur) et à celui de « Kel ‘hai » (D’ vivant). « Lev tov », un bon coeur, c’est la qualité par excellence qui suivant l’enseignement de la Michna des Pirké Avoth intègre toutes les qualités que l’être humain doit posséder : empathie, ouverture, gentillesse…
Il ya donc ici une proposition à effectuer pendant ces quarante neuf jours un vrai travail sur nos traits de caractère aussi bien pour raffiner ceux qui sont positifs que de faire disparaître ceux qui sont négatifs. Les maîtres de la Kabbala proposent tout un programme de développement personnel en travaillant sur ce que l’on peut appeler les sept attributs émotionnels : la bonté, la justice, beauté, la constance, l’humilité, l’attachement et la noblesse. Chaque jour doit être consacré à un travail extrêmement concret, sur le thème de la semaine en le liant avec les six autres. Par exemple : le deuxième jour est celui de la rigueur dans la bonté, ce qui veut dire que, dans un amour réel, il faut être capable de garder un certain degré de distance et de respect de l’autre. C’est le jour où il faudrait se poser la question si je ne fais pas de mal aux autres en leur servant de béquille au nom de l’amour. C’est le jour où l’on doit aussi se poser la question si notre amour s’exprime de façon appropriée ? Autre exemple : le dix huitième jour du ‘Omer, nous devons travailler sur la constance dans la compassion et nous poser ainsi la question : est-ce que je sais être compatissant même quand je suis extrêmement occupé ?
la Par Rav Elie Lemmel AVRIL 2018 nº 213 7 // éducation juive //
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