Nous avons le plaisir de vous présenter dans ce numéro un Grand Dossier d’importance : il concerne l’une des questions les plus sérieuses pour la communauté juive, celle de la voie à choisir dans la vie : d’un côté, le travail est de plus en plus important dans la vie des gens, et de l’autre, un public de plus en plus large se consacre à l’étude de la Tora à temps plein. Que faut-il en penser ? Que faut-il faire ? Bien entendu, Kountrass se devait de poser ces questions, et de tenter de montrer quelles sont les réponses apportées à ces interrogations, toutes communautés confondues, selon la voie et la voix de la Tora. C’est justement la mission que Kountrass s’est donnée depuis 33 ans déjà, avec la bénédiction des grands rabbanim, que ce soient ceux de la génération précédente, qui ne sont plus parmi nous, et ceux qui vivent et dirigent la communauté de nos jours. Mission accomplie, avec déjà plus de 210 Grands Dossiers présentés, ayant marqué notre communauté, ainsi que de nombreuses personnes en ont témoigné devant nous ces temps-ci. Kountrass n’est pas une entreprise financière à but lucratif, mais un centre de recherche de Tora – d’une originalité reconnue et appréciée.
Kountrass : Magazine Juif Orthodoxe Francophone
Cette aventure n’a jamais été facile sur le plan financier, et de fait notre journal était sur le point de mettre la clé sous le paillasson voici quelques mois. Nous avons cherché à intéresser d’autres groupes francophones de diffusion de la Tora à notre oeuvre, nous en avons parlé à des notables, nous avons voyagé en France, nous nous sommes déplacés en Amérique… Que restait-il à faire ? Les media, autour de nous, se dirigent très souvent vers une version internet, car ceci les dégage des frais énormes d’impression et de distribution. Kountrass, qui a tellement oeuvré pour mettre le public en garde contre les risques de la toile, allait-il malgré cela se résigner à une telle formule ? La question a été posée aux rabbanim, lesquels ont donné le feu vert à cette initiative. « En demandant conseil aux Sages, on est garanti de ne pas trébucher », nous dit déjà le Midrach Chemoth Rabba 3).
Répétons-le : cela n’a pas été de gaité de coeur que nous nous sommes dirigés vers une telle option, mais est-ce que cesser de paraître était préférable ?
La réponse de nos rabbanim était claire : vous devez tout faire pour continuer. Sachant que nombreux sont nos lecteurs qui préféreront malgré cela « tenir le journal en main », en particulier pour le Chabbath, nous avons changé sa présentation : de la sorte, il est possible de l’imprimer en A4 (recto-verso est préférable), ou le transmettre à un proche pour qu’il le fasse, ou mieux encore de le donner à un imprimeur de quartier afin d’effectuer un tirage en A3 en faisant agrafer les pages, ce qui donne un résultat tout à fait convenable (même en noir et blanc). Bien entendu, le prix de l’abonnement a été modifié, et les abonnés bénéficieront de plus de numéros. Nous aurions dû prévenir nos lecteurs auparavant, mais l’impression et l’expédition représentent une dépense de 10.000 euros par mois, 110.000 euros par an. Qui était prêt à relever le gant, en payant cette facture, ou en nous assurant une telle entrée mensuelle ? Pensant que cela ne se trouverait pas, et l’ayant constaté sur le terrain, comme dit, nous n’avons pas cru bon d’en parler à nos chers lecteurs, que l’Eternel leur accorde Sa bénédiction, qu’ils nous en pardonnent ! Mais nous sommes encore prêts à changer de cap… Voici donc notre second numéro devant vous. Nous vous souhaitons bonne lecture, et espérons continuer à vous avoir comme lecteurs fidèles pour de longues années encore, si D’ le veut.