Kountrass n°200 – 200 Kountrass!
Nous étions plongés dans la parution du numéro 199 de Kountrass, et dans les préparatifs du numéro suivant, le fa- meux 200, quand la nouvelle est tombée : hélas, le Grand Rabbin Yossef ‘Hayim zatsal est décédé, nous laissant la tristesse, tandis que lui passait à un monde meilleur, celui de la récompense pour ses grands actes, pour l’extraordinaire dynamisme qu’il a su insuffler à la communauté juive française, et pour le développement de la Tora auquel il aura participé avec tant d’in- telligence et de tact.
Il s’est tout de suite imposé que le n° 200 allait être dédié à la mémoire du Grand-rabbin zatsal.
Et la joie d’arriver à un tel numéro ? Elle est bien là après 30 ans de parution, 200 numéros ! Il n’y a pas plus grande joie que celle
de redécouvrir également l’immense travail du Grand-rabbin Sitruk, entraînant une communauté (presque) toute entière dans son sillage lui faisant quitter la banalité et le profane, l’usé et le stupide, pour accéder à la spiritualité et au bonheur, à la famille juive
et à la sainteté. On ne peut imaginer plénitude plus grande pour nous que celle d’une communauté parvenue, grâce à un homme, (à retrouver le chemin de la pratique et de l’étude de la Tora, à se remotiver pour une vie spirituelle et à suivre son dirigeant pour ne plus hésiter à envoyer ses propres enfants dans les Yechivoth d’Erets Israël, pour la plupart d’entre eux.
Pourtant, comment rendre en quelques pages la vie et l’engage- ment de « Jo » ! ? Cela n’aura pas été chose facile, et nous espérons
ne pas avoir manqué à notre devoir de reconnaissance d’une part, et à celui d’information de l’autre, afin de montrer à ceux qui ne l’ont peu connu combien une personne, douée d’une grande volonté, est capable d’enclencher de véritables révolutions !
Il nous semble important de rappeler qu’en fait, le Grand-rabbin Sitruk n’était pas le premier « Grand-rabbin orthodoxe » de France. Loin de là : le rav Yits’hak David Zinsheim était un gadol, et ses livres, le Yad David avec ses innombrables tomes, occupent une place de choix dans les bibliothèques des Yechivoth. L’honnêteté veut également que nous reconnaissions au Grand-rabbin René Sirat le mérite d’avoir agi selon la Halakha, en refusant de reconnaître la conversion plus que légère de l’épouse de l’un des notables de la communauté, effectuée au Maroc du Sud, position courageuse qu’il a payée de son poste !
Cependant, le Grand-rabbin Sitruk avait pour lui une capacité que nul n’a égalée : celle d’entraîner derrière lui des centaines, des mil- liers, des dizaines de milliers de Juifs à revenir à la Tora ! A chaque station de sa vie, c’est cette force qui l’animait, et qui l’amenait à œuvrer autour de lui : aux EIF, à son premier poste à Strasbourg, puis plus encore à celui de Marseille, où il a trouvé une communauté vide de pratique juive, et enfin au poste de Grand-rabbin de France.
Nous avons tous le sentiment d’avoir eu droit à la présence, parmi nous, d’un Juif d’une envergure exceptionnelle, sachant se mesurer avec les grands de la Nation tout comme avec les petites gens de la communauté.
Que sa mémoire reste bénédiction pour nous tous, et pour sa grande famille!
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