Edito
Souviens-toi, Seigneur, pour la perte des fils d’Edom, du jour [fatal] de Jérusalem, où ils disaient: « Démolissez-la, démolissez-la, jusqu’en ses fondations ! » »
(Tehilim/Psaumes 137,7).
Il se peut que la raison de cette destruction dévastatrice ait reposé alors sur des motifs sécuritaires : en ce temps-là, l’Empire romain cherchait obstinément à éradiquer toute velléité de révolte. De fait, étant donné son immensité, le moindre soulèvement à l’échelle locale pouvait engendrer un mouvement généralisé contre Rome, et mettre en danger l’ensemble du territoire.
On trouve souvent dans nos sources l’expression « Les Juifs ont levé l’étendard de la révolte ». Rome semble avoir trouvé cela suffisamment inquiétant pour envoyer de suite plusieurs armées contre les rebelles prétendus, de peur que d’autres nations ne suivent le mouvement (il faut également savoir quel pourcentage de cet en- semble le peuple juif représentait ; à en croire l’historienne Rina Neher-Bernheim, il s’agit de 7 % de la population).
Toutefois, cette appréhension n’a plus de raison d’être, de nos jours. La volonté de négativisme envers le peuple juif et ses hauts lieux demande à être comprise : l’UNESCO ne vient-elle pas de nous refuser toute propriété sur le mont du Temple ? Il faut parler dorénavant de El Aqsa… Le Kotel ? Rien à voir avec le judaïsme ! Sur le plan historique, c’est tout de même une décision un peu grosse. Il est vrai que certains professeurs juifs font tout pour réduire l’importance du royaume de Jérusalem, mais même eux ne se trouvent pas en mesure d’annuler la présence juive en ces lieux.
Il se peut que le verset du roi David cité en exergue redouble, de nos jours, d’une actualité plus évidente qu’auparavant : Edom chercherait-il actuellement à évincer totalement le peuple juif de son site le plus saint, où son identité s’est exprimée de la manière la plus évidente et la plus forte ? Là où la sainteté absolue devait être respectée ? En voilà bien un point intéressant : la génération la plus éloignée de la sainteté et de toutes ces notions, les nations les plus plongées dans les facilités du monde et dans sa masse d’impureté viennent et refusent au peuple juif son affiliation au mont du Temple et à l’extraordinaire sainteté qui y régnait !
Edom occupe dans ce domaine une place particulièrement importante, mais Yichma’ël participe également à cette déformation de l’histoire. Si nous avons raison, ce dernier groupe ethnique se sent lui aussi remis en question par la pureté de ce haut lieu. De fait, même si chez eux, les notions de pureté ont conservé un certain impact (voir toutefois Kidouchin 49b), nul doute que Yichmaël reste très en marge de la réelle sainteté qui avait place dans l’enceinte du Temple et dans le peuple juif.
L’Eternel est béni par le peuple juif justement dans Sa sainteté supérieure, trois fois saint, car effectivement, Il dépasse totalement le monde dans sa vulgaire situation de par Sa sainteté transcen- dante. Qu’Il veuille bien répandre à nouveau Sa haute sainteté dans le monde, le plus vite possible, à nos yeux !
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