Ligne de conduite éditoriale de Kountrass

Si la ligne de conduite éditoriale de Kountrass, depuis le lancement de votre nouvelle formule « Kountrass Famille », a très certainement fait s’améliorer le niveau de votre journal, je reste toutefois surprise de la quantité d’informations concernant les cimetières et les enterrements qui paraissent dans vos colonnes. Ne craignez-vous pas de lasser, à force ?

Mme G. D.

La réponse de Kountrass

Nous comprenons très bien le sentiment de cette lectrice, et imaginons qu’il doit être partagé par d’autres. Profitons donc de sa remarque pour expliquer notre conduite. Il est clair que ce qui se passe dans ce domaine depuis plus de deux siècles en France est catastrophique. Les halakhoth les plus élémentaires en la matière sont bafouées, les morts ne sont pas du tout garantis de profiter d’un repos éternel, et le coeur de tout Juif conscient de nos traditions à ce niveau ne peut que souffrir d’un tel laisser-aller – qui semble bien perdurer depuis 200 ans. Que faire ? Un journal, aussi discret soit-il, peut avoir de l’influence. Avec le temps, les dirigeants de la communauté semblent bien commencer à éprouver un malaise devant ce dossier brûlant, et finissent tout de même par tenir le public au courant du problème. Et les gens réfléchissent à ce qu’ils peuvent faire en faveur de leurs proches, afin d’éviter la profanation de leurs tombes par la municipalité. Nous voyons du reste dans le présent numéro – encore ! – que la solution n’est pas toujours de sortir les corps et de les transporter en Erets Israël. Nous pensons, pour notre part, que si Kountrass parvient à attirer l’attention de la communauté et à faire changer la situation, toutes les années de labeur et de difficulté (30 ans bientôt !) en auront valu la peine. Mais , direz-vous que faites-vous de vos lecteurs, fatigués de vous entendre parler tout le temps de ce sujet ? Nous les prions ici de nous en excuser. Nous avons espéré qu’ils comprendront que cette thématique exige de leur part également une certaine patience, quitte à se voir servir un trop grand nombre d’articles, pour qu’ensemble nous parvenions à faire changer les choses dans la grande et importante communauté juive de France – ce laisser-aller scandaleux et inouï, et cette atteinte profonde au respect des morts. Somme toute, nous ne faisons en cela que remplir la mission que les Grands du peuple juif nous ont conférée ! Ne s’agit-il pas du rav Steineman et du rav Kaniewski, du rav Chalom Cohen, de l’ensemble des grands Bathé Dinim du pays (Badats, rav Nissim Karélitz, rav Mordekhaï Gross), de nombreux rabbanim en Erets Israël et en France ?! Mais, nous dira-t-on enfin, de combien d’exhumations s’agit-il ? En 2008, le vice-président du Consistoire, M. Jack Yves Bohbot, parlait de 1000 corps exhumés par an, et le dayan Yirmiahou Cohen lui aussi de trois par jour ! Or il n’y a pas besoin d’être un très grand économiste pour comprendre que quand une municipalité gagne jusqu’à 12.000 euros par place récupérée, il lui est difficile de changer de cap… Que nos lecteurs sachent que leur patience nous aide dans cette mission et mitsva primordiale, et que sans nul doute, eux aussi auront droit au salaire spirituel qui ne manquera pas d’être le lot de tous ceux qui se seront dévoués pour améliorer le sort de nos ancêtres sur le sol de France après 120 ans.

// Remerciement