16 – Mai 1989 – La Révolution française

Pessah – La liberté

PPessa’h, fête de la liberté, vient de s’achever. Mais on célèbre cette année, en France comme de par le monde, le souvenir d’une Ré­volution qui se fit au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité … Deux cents ans après, à l’heure des bilans où apparaissent mieux les ombres et lumières d’événements historiques encore controversés, Kountrass vient apporter sa contribution : à notre façon, par touches successives et variées, pour es­sayer de mieux cerner les divers aspects de cette réalité complexe que sont les débuts de l’ère de l’émancipation._
Mais il y a aussi l’histoire qui se fait sous nos yeux, les problèmes de l’actualité politique israélienne : nous avons rencontré à ce sujet le rav Avraham Ravitz, dirigeant de la nouvelle formation religieuse Déguel haTora.
Et puis il y a les problèmes typiques de la société juive traditionnelle. Vous serez sur­pris, mais peut-être aussi émus ou amusés, de découvrir les secrets professionnels de cet élément fondamental de toute communauté juive : le chadkhan ou marieur. .. La période ouverte par Pessa’h s’achève enfin avec la fête de Chavou’oth, jour du don de la Tora : les révolutions humaines passent; mais Pessa’h et Chavou’ oth sont là pour nous apprendre cette longue voie qui doit mener à la seule véritable liberté, celle de la connaissance de la Loi divine … ………………….. •

Bonne lecture !

 

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LE RAV AVRAHAM RAVITZ: UN STYLE NOUVEAU A LA KNESSETH

Les élections législatives puis municipa­les en Israël ont démontré la montée des for­mations religieuses sur la scène sociale et politique. Issu d’une scission au sein de I’ Agoudath Israël (rendue inévitable après une longue dérive bureaucratique et idéolo­gique de cette formation) un nouveau parti a fait son apparition à la Knesseth : Déguel haTora (le drapeau de la Tora). Ses deux représentants, le rav Avraham Ravitz et le rav Moché Gafni, se sont rapidement impo­sés à l’attention publique : nouvelle coque­luche des médias, ils parlent un langage nouveau ( «comme des Sabras» !), affichent un dynamisme inventif et pragmatique, s’acquièrent de nombreuses et solides ami tiés sur les bancs de la gauche sans craindre les foudres de la droite nationaliste, pren­nent position sur tous les problèmes publics du moment ..•
Le grand public israélien, habitué aux clichés péjoratifs et aux attaques désobli­geantes à l’encontre du monde orthodoxe et de ses représentants, découvre avec surprise des hommes ouverts et sympathiques, hommes de dialogue et d’action ..•
En cette période troublée que traverse l’Etat d’Israël, il nous a donc semblé impor­tant de rencontrer l’un des députés de cette nouvelle formation, le rav Avraham Ravitz.

Rav Avraham Ravitz

Q: Les représentants du monde orthodoxe ont toujours manifesté quelque réserve sur la scène politique israélienne. Votre ligne de conduite semble marquer un tournant, annon­cer une participation active à toutes les affaires publiques. Y a-t-il là aussi un changement idéologique dans votre rapport à l’Etat lui-même ?

R : Je crois en effet, qu’il y a un tournant. Et je pense que l’on peut en analyser les raisons. Il faudra tout d’abord dire que s’il y a changement, il concerne la société israélienne dans son ensemble. Aux débuts de l’Etat en effet, il y a déjà plus de qua­rante ans, une bonne partie de la population prêtait aux événements qui se déroulaient devant ses yeux une dimension quasi mes­sianique. La création de l’Etat en tant que tel était considérée comme l’accomplissement des prophéties, le début de l’ère messiani­que, etc …

L’enthousiasme était tel que, de notre côté, nous ne pouvions que rester sur la ré­serve, dans une position d’attentisme et de participation minimale à la vie politique. Notons qu’il y a eu malgré tout des repré­sentants de I’ Agouda qui ont à l’époque tenu des postes ministériels. Cette vision messia­nique de l’Etat -chez certains messianisme laïque, chez d’autres messianisme religieux -a perdu avec le temps de sa force. Elle a certes connu des sommets après 1967, et certains nous tiennent toujours ce langage, mais ce n’est plus ce que nous entendions autrefois. Peut-être est-ce l’influence des pays occidentaux, où le sentiment national est en régression ? En tout cas, les gens ont maintenant une vision beaucoup plus réa­liste et pragmatique des choses : nous avons un Etat, et il nous faut en assurer le fonctionnement. Cela signifie très prosaï­quement organiser la vie en commun, gérer la caisse commune, les problèmes du loge­ment, la voierie, l’éducation, la police, etc …

Rav H. Kahn

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