147 – Octobre 2011 – Monter à Jérusalem

EDITORIAL :

Quelque chose s’est passé, imprimant à nos sentiments une direction nouvelle, ou plutôt, nous ramenant à des périodes que nous pensions ne plus devoir connaître. Ne sommes-nous pas revenus à une ambiance rappelant le Moyen-Age, ou des périodes plus récentes, mais pas moins reluisantes ? Nous nous sommes déjà habitués à ce que notre peuple soit traité d’une autre manière que les autres nations. Les autres peuvent commettre les pires crimes – des vrais ceux-là – mais cela prendra des mois et des mois avant que le monde ne se lève sur ses pattes arrière et crie au scandale. C’est ce qui s’est passé face à la conduite innommable de la Syrie, par exemple. Et, effectivement, avec quelques citoyens abattus par jour, ayant pour seul crime d’avoir osé protester contre ce régime impitoyable, Assad mériterait d’être sévèrement critiqué. Pour Israël, en revanche, cherche-t-il à tenter de se défendre des attaques portées contre ses habitants ? Aussitôt, l’Etat hébreu est critiqué comme s’il avait commis le pire des délits. De plus, avec la conduite d’Erdogan, toutes les limites sont repoussées : nous avons à faire à un Premier ministre d’un pays aussi important que la Turquie qui se conduit, face à nous, comme l’aurait fait un despote médiéval, vexé dans son amour propre, et lançant à tout venant des menaces contre les Juifs, fût-ce contre les intérêts les plus évidents de son propre pays ! Ou encore : ce qui s’est passé en Egypte, où par miracle les occupants de l’ambassade israélienne ont été sauvés d’un lynchage qui aurait été épouvantable. La période contemporaine nous a habitués à survivre à des attaques terroristes, autant dans le pays qu’à l’étranger, que D. nous en protège ! Combien de morts ne devons-nous pas déplorer déjà à ce titre.

 

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Nous sentons que nous devons rechercher un abri dans le Nom de l’Eternel, et que ce n’est qu’ainsi que nous pour-rons espérer continuer à vivre notre vie dans la tranquillité et la paix. Et il est plus que probable, voire évident pour tout croyant, que c’est justement la manière qu’utilise la Providence divine pour nous rappeler que notre condition sur terre est celle d’un peuple qui dépend directement de l’Eternel. Un tel message est particulièrement important en cette période des grandes Fêtes, et il n’est pas besoin d’être un grand prophète pour pouvoir exprimer le sentiment que c’est certainement le message que nous devons en tirer : nous dépendons totalement de la Main divine, large et ouverte. A nous de nous conduire en conséquence. Comment ? Ce même texte de nos Sages (Pesiqta rabbati id.) indique une direction, en apportant une seconde application au verset cité : « Qui sauve le pauvre du plus fort que lui, le pauvre de son spoliateur » c’est la pulsion vers le mal. Peut-on imaginer de plus grand spoliateur que lui ? Lorsque nous nous efforçons de faire le bien, c’est-à-dire lorsque nous renforçons notre Yétser hatov [pour nous permettre d’avancer et de nous consolider dans des actes bons et généreux, des pensées pures et positives, dans l’étude de la Tora, le respect des mitswoth et la prière], le Yétser hara’, cette pernicieuse pulsion vers le mal intervient, et nous détourne de toutes nos bonnes résolutions. Peut-on imaginer de voleur plus patent que cela ? C’est pourquoi [le roi David prie] : «Qui sauve le pauvre du plus fort que lui, le pauvre de son spoliateur !» Les choses sont évidemment liées : toute conduite positive nous sert d’abord à nous-mêmes, et apporte sa bénédiction au monde entier, tant sur le plan de la Providence divine nous concernant, qu’au plan de la nation juive tout entière.

Rav H. Kahn

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